L’IA : un atout sous conditions pour une fonction Achats augmentée

L’acheteur augmenté est-il une réalité ou une transformation en cours  ? Notre dernière étude sur l’impact de l’IA sur la fonction Achats penche vers la deuxième option. Plus de la moitié des entreprises interrogées mènent en effet une réflexion pour implémenter l’IA et automatiser leurs process.


Les attentes de la fonction Achats sont très fortes : gains de productivité, optimisation des coûts, analyse prédictive de la gestion des risques, la génération automatique de documents, un meilleur sourcing des fournisseurs entre autres, mais avec pour 69 % des sondés une méconnaissance sur les apports réels de l’IA à leur métier. Cette contradiction apparente entre les attentes et la réalité est le gage d’une évolution en devenir.

« Pour pallier ces effets de bord et avoir de la donnée  propre, il faut impérativement déployer une meilleure gouvernance de la donnée »

Jean-Marc Guidicelli, Associé Axys Consultants

D’une part, les apports de l’intelligence artificielle sont bien réels et les gains de productivité avérés : 50 % de doublon en moins dans la base fournisseur, 95 % des factures traitées de manière automatique, rappelle Arnaud Malardé de l’éditeur français Ivalua. Sans compter de nombreuses améliorations dans les recherches au sein des bases fournisseurs grâce aux assistants motorisés par l’IA, mais aussi à l’apport des assistants dans les multiples recherches d’informations.

Ces gains peuvent sembler mineurs au regard des attentes exprimées. Mais, le déploiement de l’IA, exige de nombreux prérequis pour éviter à la fois l’effet boîte noire et une déception quant aux résultats. D’une part, il lui faut jongler entre les biais algorithmiques en expliquant les décisions, d’autre part, il faut que les données traitées soient les plus intègres possible pour ne pas accentuer ces biais. Si la recherche tend vers l’explicabilité des algorithmes et des décisions, l’intégrité de la donnée reste le point faible. Pour pallier ces effets de bord et avoir de la donnée « propre », il faut impérativement déployer une meilleure gouvernance de la donnée en s’appuyant sur les 5 piliers listés par Jean-Marc Guidicelli (Associé Axys Consultants en charge de la BU Digital Data). Il faudra aussi arbitrer pour une architecture équilibrée entre une compilation de solutions « best of breed » au risque de multiplier les données, et la solution monolithique difficile à faire évoluer. L’hybridation est la piste à explorer.

« une rupture technologique est un bon catalyseur d’évolution des pratiques d’achats« 

Arnaud Valardé, Senior Product Marketing Manager d’Ivalua

À ces condition, l’intelligence artificielle apporte une indéniable valeur pour la fonction Achats. Loin de supplanter l’acheteur, l’IA le libère des tâches répétitives et l’accompagne dans les opérations à haute valeur ajoutée. Ce peut être une meilleure gestion des risques en commun, une fine mesure des performances, une catégorisation automatique des dépenses, de l’analyse prédictive de la gestion des risques ou autres…Elle lui permet aussi d’aborder plus sereinement  les évolutions de l’environnement transactionnel, avec l’avènement de la blockchain comme probable tiers de confiance alternatif dans les années à venir ; ou encore de réaliser une meilleure analyse des dépenses des achats « inclusifs » pour participer à l’essentielle action RSE de l’entreprise.

Pour reprendre les mots de Arnaud Valardé (Senior Product Marketing Manager d’Ivalua), « une rupture technologique est un bon catalyseur d’évolution des pratiques d’achats. » Sur ce dernier point, la forte maturité de l’acheteur, augmenté ou en passe de l’être, lui permet d’aborder sereinement les évolutions opérationnelles pour s’adapter à un environnement global aux dynamiques turbulentes.  

Erwan Clorennec, Vincent Martegoutte, Arnault Scalabre, Associés BU Achats Axys Consultants

Téléchargez sans plus attendre Ze Book – Volume 2 – Achats