La blockchain au cœur des échanges B2B dès 2023 ?
La blockchain est souvent présentée comme une technologie d’usage général au même titre que l’électricité, la voiture, l’ordinateur ou l’internet ; La blockchain serait aussi révolutionnaire pour l’échange d’actifs qu’internet pour l’échange d’informations.
Alors que les applications pour les services financiers, la logistique et l’énergie semblent prometteuses (Ripple, IBM Food trust et Greenflex dans ces différents domaines par exemple), le nombre et l’ampleur des usages en entreprise restent encore limités à ce stade.
Plusieurs raisons sont avancées :
- un cadre juridique encore contraignant dans de nombreux pays,
- le caractère énergivore de la puissance de calcul requise,
- l’utilisation potentiellement mafieuse des cryptomonnaies ou encore la scalabilité limitée de la technologie dans sa forme actuelle.
Pourtant, de nombreux éditeurs (Stratumn, Ownest, Keeex, …) proposent d’exploiter le potentiel de la blockchain en matière de confiance, de traçabilité des échanges et de réduction des coûts de transaction… en mettant de côté les fonctionnalités controversées d’échanges d’actifs numériques.
Ces solutions permettent ainsi de partager, au sein d’écosystèmes plus ou moins ouverts, un registre inaltérable et sécurisé d’opérations, d’automatiser certaines transactions (smart contracts), de matérialiser des transferts de responsabilité ou une piste d’audit fiable dans les relations B2B.
Les algorithmes de «proof of process» développés par la société Stratumn permettent aux parties prenantes de faire confiance à un processus commercial B2B en établissant de façon « notarisée » que chaque participant a fait ce qu’il avait à faire (quoi, qui, quand, où) et en « publiant » de façon sécurisée l’intégralité des données constitutives de ce processus (commande, livraison, facture, paiement).
Avec l’obligation de facturation électronique qui se précise pour 2023, ces solutions « tiers de confiance » pourraient « concurrencer » la plate-forme Chorus (proposée par l’Etat) et fournir des services additionnels (traduction comptable, service d’affacturage, communication bancaire, reporting, …) … qui ne visent pas uniquement à améliorer le rendement de la TVA.
Lionel Bianchi, Associé en charge de la Practice Finance d’Axys Consultants
Tribune issue de notre dernière étude : L’acheteur augmenté : comment l’iA façonne l’avenir de la fonction Achats ?