La facturation électronique : un levier de performance et de maîtrise des risques ?
Depuis de nombreuses années, les prérogatives régaliennes de la fonction financière n’acquittent pas celle-ci des objectifs de performance imposés au cœur d’activité des entreprises.
Les directions comptables se doivent notamment de mobiliser les leviers offerts par les technologies digitales (cloud computing, machine learning, data visualisation, RPA, EDI …) pour améliorer leur efficacité opérationnelle et répondre à des contraintes réglementaires comme l’obligation de facturation électronique.
Dès lors, amélioration continue et respect des exigences légales peuvent apparaître comme complémentaires. L’obligation de dématérialiser les factures à partir de 2024 peut être l’occasion, pour les entreprises, de reconfigurer tout ou partie de leurs processus (O2C et/ou P2P) et par la même, d’améliorer le service rendu à leurs clients et/ou fournisseurs.
La possibilité de passer par une Plate-forme de Dématérialisation Partenaire (PDP) devrait conduire les éditeurs à concevoir et à mettre à disposition des services de « dématérialisation de bout en bout », et des prestations intégrées de gestion des « postes » clients et fournisseurs (balances âgées, gestion des encaissements-décaissements , suivi du cycle…).
La disponibilité et la concentration de l’information sur ces plateformes est une opportunité à la fois d’optimisation des processus administratifs et d’acculturation aux apports de la data.
Selon notre étude sur l’« excellence comptable », c’est sur ce dernier point que le bât blesse. Quid de l’accompagnement du changement, de la formation continue et de l’assistance opérationnelle ? Les chiffres sont sans appel, c’est la portion congrue.
Pourtant, toujours selon notre étude, l’appétence de la fonction comptable pour la data est forte, et son exploitation par l’IA soulève de nouveaux problèmes de contrôle interne.
Ainsi, la recherche de l’excellence de la fonction comptable, qui comporte une dimension incontournable de maîtrise des risques, oblige les directions financières à s’intéresser plus sérieusement aux apports et aux dangers du « management algorithmique ».