La fin de SAP BFC : une opportunité pour les grands groupes français de moderniser leurs outils de consolidation 

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La fin de SAP BFC : une opportunité pour les grands groupes français de moderniser leurs outils de consolidation 

L’arrêt annoncé de SAP BusinessObjects Financial Consolidation, prévu pour 2030, marque un tournant décisif pour de nombreuses entreprises françaises. Pendant des années, SAP BFC s’est imposé comme un outil clé des directions financières, reconnu pour sa robustesse et sa fiabilité dans la gestion des consolidations complexes.

Cependant, avec la fin de son support, les entreprises doivent anticiper l’avenir. Ce défi technique peut se transformer en une opportunité stratégique pour moderniser leurs processus financiers. 

Emmanuel Mengistu, Consultant Finance

Anciennement connu sous le nom de Cartesis, SAP BFC a été au cœur des processus financiers de grands groupes comme TotalEnergies, LVMH ou Airbus.

Cet outil a permis de produire des états consolidés fiables dans des délais serrés tout en respectant les normes IFRS et en gérant des périmètres complexes à l’échelle internationale.

Cependant, les limites de SAP BFC sont devenues évidentes face aux évolutions du marché et aux nouvelles attentes. Les besoins croissants d’analyse en temps réel, la gestion d’ajustements manuels répétitifs et la pression accrue sur les délais de clôture ont révélé que cet outil n’est plus adapté aux ambitions des entreprises modernes.

La fin programmée de son support pousse désormais les groupes à repenser leurs outils et à adopter des solutions capables d’accompagner leur transformation. 

La consolidation financière est devenue un levier majeur qui dépasse la simple production d’états comptables. Les directions financières doivent aujourd’hui intégrer dans leurs processus non seulement les données financières traditionnelles, mais aussi des indicateurs extra-financiers, comme ceux liés aux critères ESG. Des solutions modernes comme CCH Tagetik ou SAP Group Reporting permettent cette intégration en centralisant toutes ces données dans une plateforme unique.

Cela simplifie la gestion des transactions intra-groupe, automatise les ajustements complexes (variations de périmètre ou écarts d’acquisition) et garantit une traçabilité complète des données consolidées.

En outre, ces outils intègrent des technologies avancées telles que l’intelligence artificielle et l’analyse prédictive. Ces fonctionnalités permettent non seulement d’identifier automatiquement les anomalies dans les données consolidées mais aussi d’anticiper l’impact d’un changement réglementaire ou économique sur les résultats du groupe.

En adoptant ces solutions, les entreprises peuvent réduire leurs délais de clôture tout en augmentant leur agilité grâce à une meilleure intégration avec leurs ERP (comme SAP S/4HANA). 

Le remplacement de SAP BFC dépasse le cadre technique : il s’agit d’une occasion unique de transformer ses processus financiers. Certains groupes ont déjà franchi le pas pour tirer parti de cette transition.

Pernod Ricard, par exemple, a adopté la solution CCH Tagetik pour refondre ses processus financiers à l’échelle mondiale. Grâce à cette plateforme unifiée, le groupe gère désormais la consolidation statutaire, le reporting financier et la planification budgétaire dans ses 86 filiales avec une efficacité accrue.

Cette transition a permis au groupe d’automatiser ses éliminations intercos et ses ajustements complexes tout en intégrant facilement ses indicateurs ESG dans ses états consolidés. Selon Marie Boëdec-Menard, Directrice du Contrôle Financier du Groupe : « Nous avons choisi CCH Tagetik pour répondre à nos exigences en matière de planification et de reporting à l’échelle mondiale, et rendre ces processus plus intégrés et efficaces ».

Cet exemple illustre comment une transition bien menée peut transformer un défi opérationnel en un levier stratégique puissant. 

L’annonce de l’arrêt progressif de SAP BFC est bien plus qu’un simple défi technique : c’est une opportunité pour réinventer la consolidation financière. En adoptant dès aujourd’hui des solutions innovantes alignées sur les standards technologiques et réglementaires actuels, les entreprises peuvent simplifier leurs opérations tout en renforçant leur capacité à anticiper les évolutions du marché.

Plutôt que de voir 2030 comme une échéance imposée, il est essentiel pour les entreprises d’en faire un tournant stratégique afin de construire un écosystème financier connecté, adaptable et prêt à relever les défis futurs.