Le remplacement de SAP BFC : un projet de transformation globale

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Le remplacement de SAP BFC : un projet de transformation globale

Adopté par 80% des grands comptes français, SAP BFC joue un rôle central dans les processus financiers de nombreuses organisations. Avec la fin de sa maintenance prévue en 2030, les entreprises doivent anticiper une transition touchant des milliards d’euros consolidés chaque année.

Cette bascule est source d’enjeux : il s’agit non seulement de remplacer une solution historique et structurante pour les processus internes, mais aussi de profiter de cette opportunité pour redéfinir les besoins et anticiper l’avenir. Quels sont les aspects à considérer dans cette transformation ?

Murielle Nguyen Thuy, Manager Finance & Performance Management

  • L’anticipation des tendances technologiques : avec des solutions alternatives basées sur l’IA, le cloud et l’automatisation, quelles innovations peuvent être intégrées pour répondre aux enjeux de demain ?
  • La continuité des processus critiques : comment sécuriser le processus de consolidation et continuer à garantir la fiabilité et l’exactitude des données ?
  • L’évolution des besoins des directions financières : quelles sont les pratiques actuelles à réinterroger face aux exigences de flexibilité dans un environnement hyper volatile ?

La priorité immédiate consiste à garantir la continuité et la fiabilité du processus de consolidation, de la collecte des données en liasse à la production des états de restitution. Deux éléments seront critiques dans cette transformation : la qualité des informations, à travers la mise en place de contrôles robustes, ainsi que l’auditabilité et la traçabilité des informations afin de répondre aux exigences réglementaires.

Mais la transformation englobe également l’opportunité de moderniser et d’optimiser les pratiques de consolidation pour faire face aux nouveaux enjeux :

  • Les impératifs d’efficience et d’efficacité : les avancées technologiques à travers le Machine Learning et l’Intelligence Artifielle offrent des solutions concrètes d’optimisation des processus. Par exemple, OneStream ou CCH Tagetik peuvent automatiser la détection d’anomalies dans les données consolidées. Ces solutions simplifient aussi la gestion des transactions inter-sociétés par des rapprochements automatiques. Une solution comme Oracle FCCS automatise la consolidation des états financiers, réduisant considérablement les délais de clôtures.
  • L’adaptation aux nouvelles réglementations en matière de communication financière : calcul de l’impôt minimum (Pillar 2), reporting ESG et adoptions des futures normes IFRS

Il s’agit ainsi de répondre mais également d’optimiser les problématiques du processus de consolidation. On peut citer entre autres : 

  • La gestion des intragroupes : les opérations réciproques ainsi que les impacts des opérations non réciproques (ex : plus ou moins-values issues de cessions internes de titres consolidés) doivent être identifiés et éliminés. D’autre part, il faut pouvoir traiter les écarts de conversion des intragroupes en offrant par exemple la possibilité d’une réconciliation en devise de transaction 
  • Le traitement des conversions de devises : les solutions permettant une conversion selon le cours de clôture, le cours moyen ou le cours historique seront privilégiées 
  • Le traitement des changements liés aux acquisitions, cessions ou autres évolutions du périmètre de consolidation peut être facilité avec des calculs automatiques d’impacts 

Si la première étape de transformation portait sur le processus de consolidation, les organisations doivent également tenir compte d’un contexte où leur capacité à standardiser, exploiter la donnée rapidement pour fournir une vision globale de la performance est devenu une source structurante de compétitivité.

Sur le terrain, les directions financières sont soumises à un volume de données croissant, parallèlement à celui de leurs tâches et dans un temps toujours plus réduit : elles doivent ainsi pouvoir consolider les données plusieurs fois par jours, analyser les performances, simuler des prévisions financières, proposer des scenarios budgétaires, intégrer des critères ESG dans leurs KPI financiers…

Cette transition invite les directions à se positionner stratégiquement : quelle approche tenir ?

Les plateformes de pilotage centralisé sont indéniablement une solution à ne pas négliger pour les directions financières.

Elles permettent de rassembler les reportings consolidés, financiers, budgétaires, fiscaux et extra-financiers sur une seule interface et apportent cohérence des données, standardisation des processus, gains de temps dans la production des rapport, facilitant ainsi la prise de décision.

D’autre part, l’intégration de solutions basées sur le cloud permet aux équipes de travailler en temps réel sur des données consolidées. Et enfin, le recours à l’intelligence artificielle offre des scenarios optimisés, basés sur des tendances historiques et des hypothèses personnalisées.

Cette réflexion amène une transformation en profondeur des processus et des organisations.  

Parce que le remplacement de SAP BFC est l’opportunité de réfléchir aux objectifs stratégiques de l’entreprise et aux moyens à investir, il est nécessaire que l’étude de cadrage, permettant de repenser les besoins métiers puisse répondre à l’ensemble des problématiques du sujet et suive une démarche claire.

  • Définir les ambitions stratégiques afin de délimiter le périmètre de la transformation : Identifiez clairement les objectifs à atteindre, par exemple la modernisation des outils, respect des réglementations, ou encore amélioration de la productivité des équipes.
  • Réaliser un diagnostic global : Évaluez les forces et faiblesses des systèmes actuels, cartographiez les processus critiques et recueillez les besoins des parties prenantes. Il s’agit de prendre en compte l’ensemble des dimensions (SI, organisationnels, processus)
  • Construire une cible et évaluer les impacts : imaginez une organisation optimale intégrant technologies, compétences et processus modernisés, tout en évaluant les impacts humains.
  • Planifier et engager la transformation : Ancrer la transformation dans un planning réaliste et un plan d’action concret, aligné avec les priorités stratégiques et intégrant un accompagnement au changement adapté.

La fin de SAP BFC marque bien plus qu’un changement technologique. Elle appelle à une réflexion stratégique sur l’avenir des processus financiers et de consolidation. En anticipant cette transformation, les entreprises pourront non seulement sécuriser leurs opérations, mais aussi se positionner à la pointe de l’innovation et de la performance financière.